Full text: Tome second (2)

NOTES DU LIVRE X. 
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les trouvèrent toutes préparées, et, ce qui valait bien mieux en¬ 
core, ils possédaient Archimède qui les avait inventées. L'armée 
romaine, qui devait attaquer par terre, marche vers les murs 
sous la conduite d’Appius. Marcellus, qui commandait les ga¬ 
lères, s'avance du côté de la mer. Il avait fait lier ensemble huit 
de ces galères, et dresser dessus une énorme machine pour briser 
les murailles. L’épouvante s'empare alors des Syracusains qui se 
voient attaqués des deux côtés. Archimède seul reste sans inquié 
tude ; il fait agir ses machines. Une infinité de traits partent à 
l’instant de tous les côtés, des pierres énormes sont lancées dans 
les airs avec un bruit épouvantable; elles brisent et renversent 
tout ce qu'elles rencontrent; rien ne peut résister à leur impé¬ 
tuosité; la confusion et le trouble règnent dans les rangs des Ro¬ 
mains. Ce fut bien autre chose encore, quand les galères vinrent 
attaquer du côté de la mer : les unes sont plongées au fond des 
eaux par de longues pièces de bois semblables à des mâts, qui 
sont jetées avec des machines de dessus les murailles; d'autres 
sont enlevées par la proue avec des mains de fer et des crochets 
en forme de bec de grue, qui les dressent perpendiculairement 
sur les ondes, et y enfoncent leur poupe ; d’autres sont saisies en 
dedans par des machines tendues en sens contraire l’une de l’au¬ 
tre, qui leur font faire la pirouette dans les airs, et les brisent 
ensuite contre les rochers qui sont au pied des murailles. Rien 
n'était plus horrible que de voir ces galères s'élever et tournoyer 
dans les airs, où elles paraissaient suspendues avec toutes les 
personnes qui les montaient, dont la mort était certaine, puisque 
jetées au loin par le tournoiement, ces galères, à la fin, venaient 
se briser vides contre les murailles, ou retomber dans la mer 
quand les machines les lâchaient. Lorsque Marcellus fit approcher 
la machine qu'il avait placée sur plusieurs galères jointes ensem¬ 
ble, et qui s’appelle sambyce, parce qu'elle ressemble à l’in¬ 
strument de musique qui porte le même nom, elle était encore 
éloignée, lorsqu'on lance sur elle de dessus la muraille une pierre 
énorme qui pesait mille livres, ensuite une seconde et puis une 
troisième qui tombe sur cette machine avec un bruit de tonnerre, 
la fracasse et disperse les galères qui la soutenaient, tellement 
que Marcellus ne sachant où il en était, fut obligé de se retirer 
et d’ordonner à ceux qui attaquaient du côté de la terre d’en 
faire autant. On tint conseil, et il fut décidé que le lendemain; 
avant le jour, on s'approcherait le plus près de la muraille qu'il 
serait possible, d’autant que les machines d'Archimède étant 
très-tendues, elles lanceraient leurs pierres et leurs traits au¬
	        
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