NOTES DU LIVRE X.
545
fait connaître la longueur du chemin qu'on a fait. On jette le
loch toutes les heures ou toutes les deux heures, et plus souvent
lorsque le vent varie. Bien que ce moyen indique les lieues qu'on
à faites plus exactement que celui des anciens, il laisse néanmoins
beaucoup à désirer ; et cependant c'est le moins défectueux que
l'on connaisse.
78.— Id est scorpionum. Bien que ce chapitre soit intitulé : Des
proportions des catapultes et des scorpions, Vitruve n'y traite
que des catapultes, à cause du peu de différence qu'il y avait
entre ces deux machines. De la manière qu’Ammien Marcellin
décrit le scorpion, il le fait ressembler à une baliste plutôt qu'à
une catapulte; mais souvent il arrivait, chez les anciens, que des
machines de même nom, de même genre, n'étaient pas de même
structure, et qu’elles ont offert, selon les temps, de grandes
différences.
79. — Catapultarum. Plusieurs interprètes, suivant la remar
que de Juste Lipse, ont cherché à découvrir, d’après le texte de
Vitruve, quelle était la forme de la catapulte. Les descriptions
qu’ont données de cette machine Athénée le mathématicien, Am
mien Marcellin, Végèce, Joconde et Robert Valturius, les deux
figures qui sont dans le livre anonyme intitulé Notitia imperii, celle
que G. du Choul dit avoir tirée d'un ancien marbre , la catapulte
qu'on voit dans l'arsenal de Constantinople, celle qu'on voyait
dans celui de Bruxelles, celles qui sont représentées sur la co¬
lonne Trajane, n'ont aucun rapport avec la catapulte dont
Vitruve nous donne les proportions, et dont il est si difficile de
comprendre la structure.
On sait, dit de Bioul, que les catapultes étaient généralement
faites pour lancer des javelots, de même que les balistes servaient
à lancer des pierres, quoique les derniers auteurs latins n'aient
jamais fait cette distinction. Ils ont toujours employé le mot ba¬
liste pour exprimer l'une et l’autre machine. Les catapultes lan¬
çaient leurs javelots avec une si grande force qu'au rapport de
Lucain, ils perçaient plusieurs hommes les uns à la suite des autres;
il y en avait qui poussaient des javelots de la grosseur de nos che¬
vrons. Athénée en décrit qui avaient douze coudées; il ajoute.
et on aura peine à le croire, qu'Agésistrate avait fait une cata¬
pulte qui n’avait que trois palmes de long, ce qui n’empêchait
pas qu'elle ne portât au delà de trois stades, c'est-à-dire environ
six cents mètres.
Les monuments antiques nous offrent deux sortes de catapultes:
Vitruve. II.