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NOTES DU LIVRE X.
76. — Ita quum quatercenties ab pinnis rotœe fuerint versatae
Il y a une faute évidente dans les textes que j'ai sous les veux;
dans l'édition petit in-folio de Jean de Laet, imprimée par les
Elzévier, je lis : « Quum quatercenties ab pinnis rotæ fuérint ver
sata, semel tympanum planum circumagent impulsu dentis qui
ad latus est fixus tympani in cultro. » Mais ce n'est pas le tympa¬
num planum, le tympan horizontal, que les quatre cents tours
des roues du vaisseau font tourner une fois, c'est le tympanum
in cultro, le tympan vertical qui, dans le tour qu'il opère, ne fait
avancer que d’une dent le tympan horizontal. Il y a donc erreur.
L'édition de Leipzig porte : « Quum quatercenties ab pinnis rotæ
fuerint versata, semel tympanum circumactum impellet dentem
qui ad latus est fixus tympani plani. » Quel est donc ce tympan
qui, en ne faisant qu'un tour, pousse la dent qui est attachée à la
partie latérale du tympan horizontal? Il n’y a que le tympan du
milieu qui ne fasse qu'un tour, pendant qué le tympan d'en bas,
celui qui est traversé par l'essieu des roues, en fait quatre cents :
il n'y a que lui qui ait une dent latérale, et il est placé verticale¬
ment. Le tympan horizontal n'a point de dent latérale. Il y a
donc aussi une erreur dans ce texte.
Ces machines se composent de deux roues et de trois tympans
L'essieu autour duquel tournent les roues traverse le premier
tympan qui est vertical comme les roues. Il est armé d'une petite
dent à sa circonférence. Son mouvement de rotation est le même
que celui des roues. Le second tympan est placé au-dessus du
premier ; il est aussi vertical ; mais sa circonférence est partagée
en quatre cents dents qui se combinent avec la dent unique du
premier. De plus, il a une dent latérale. Le troisième tympan est
horizontal, lui, et, comme le second, il a quatre cents dents sur
sa circonférence. Lorsque les roues font un tour, le premier tym¬
pan en fait un aussi, et sa dent fait tourner le second d'une quatre
centième partie de sa circonférence. Donc, quatre cents tours du
premier tympan feront tourner une fois le second, dont la dent
latérale fera avancer le troisième de l'espace d'une des quatre
cents dents qui partagent sa circonférence.
Le texte doit être ici conforme à ce que Vitruve dit plus haut
sur la manière de mesurer le chemin qu'on fait sur terre.
77. — Ita et sonitu et numero indicabit milliaria spatia navi¬
gationis. Maintenant, pour mesurer le sillage d'un vaisseau, on
se sert du loch. C'est une pièce de bois qui, par sa pesanteur et sa
forme, reste immobile dans l'eau. Il est attaché à une corde où
sont des nœuds. Le nombre des nœuds qui ont filé avec la corde,