NOTES DU LIVRE X.
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de s'évaporer. Sa figure aussi , qui va en se rétrécissant, ressem¬
ble à la hotte d'une cheminée, à un éteignoir. Et cette forme lui
est nécessaire pour rendre plus égale la pesanteur dont l'eau sus¬
pendue dans le coffre presse l'air qui est dans le pnigée.
66.— Si octochordos. Il n'est pas vraisemblable que les orgues
des anciens ne continssent que quatre tons, ou six, ou au plus
huit. Elles devaient naturellement contenir leurs dix-huit tons.
On ne doit donc pas entendre ici par tétracorde, hexacorde, etc.,
un nombre de tuyaux qui répond à pareil nombre de marches ou
touches , mais on doit entendre le nombre des différentes rangées
de tuyaux dont chacune répond à toutes les touches; c'est ce que
nous appelons les différents jeux. Vitruve le prouve, en disant
que les canaux qui sont au nombre de quatre, de six ou de huit,
qui font appeler l'orgue tétracorde, hexacorde, octocorde, sont
placés en long, in longitudine, tandis que les marches ou touches
sont certainement placées, comme il le dit aussi, en travers, ordi¬
nata in transverso joramina. Il ajoute ensuite que le vent entre
dans ces canaux par des robinets qui apparemment font l'office
de ce qu'on nomme registres dans nos orgues.
67.— Singula epistomia. Le mot epistomium signisie propre¬
ment la clef d'un robinet. Vitruve dit que le vent entre dans les
canaux par des robinets, qui sans doute font l'office de ce que
nous appelons les registres dans nos orgues; et le vent entre dans
les tuyaux, lorsque des règles qui répondent à chaque marche,
et qui sont percées chacune d'autant de trous qu'il y a de ca¬
naux, sont poussées par les marches, quand on les abaisse pour
faire que leurs trous se rencontrent au droit de ceux qui sont aux
canaux, et de ceux qui sont à la table qui porte ces tuyaux : car
lorsque la marche, en se relevant, laisse revenir la règle, les
trous n'étant plus au droit de ceux des canaux et de ceux de la
table des tuyaux, le chemin est bouché au vent. De sorte qu'il y
a apparence que ces robinets étaient comme des registres dont on
se servait, ou pour avoir des jeux différents, ou pour accorder
plus facilement les différents tuyaux qui étaient sur une même
marche.
68.— Quarum itus et reditus. Chacune de ces règles, comme
on le voit un peu plus bas, servait à ouvrir ou à fermer les
trous qui correspondaient seulement à un ton. Elles produi¬
saient, mais par un moyen différent, le même effet que les sou¬
papes qui font aller les touches dans nos orgues modernes.
69. — Ferrea choragia. D'après son étymologie, le mot cho¬