VITRUVE. LIV. VI.
constructeurs n'y trouvent rien d'obscur. Je vais dire
sommairement comment les Grecs ont l'habitude de dis¬
poser leurs maisons, afin qu'on ne l'ignore pas.
VII. De la disposition des édifices grecs, et des parties qui les composent.
Les cours ne sont point en usage chez les Grecs, aussi
n'en bâtissent-ils point ; mais de la porte d'entrée on pé¬
nêtre dans un corridor assez étroit, ayant d'un côté les
écuries, de l'autre la loge du portier, et terminé par
une porte intérieure. Ce passage, ainsi placé entre deux
portes, s'appelle en grec fuoosov. De là on entre dans le
péristyle. Ce péristyle a des portiques de trois côtés; à
celui qui regarde le midi, il y a deux antes, placés à
une grande distance l'un de l'autre, qui soutiennent un
poitrail ; l'espace compris entre les deux antes, moins
un tiers, donne la profondeur de ce lieu, que quelques¬
uns appellent rpoards, et d'autres as.
C'est là que sont placées intérieurement de grandes
salles où les mères de famille vont s asseoir au milieu des
femmes qui apprêtent les laines. A droite et à gauche du
prostadium se trouvent des chambres, dont l'une s'ap¬
pelle thalamus, l'autre antithalamus. Autour des por¬
tiques sont les salles à manger ordinaires, les chambres
à coucher, le logement des domestiques. Cette partie
de la maison s'appelle gynécée.
A ce bâtiment s'en joint un autre plus vaste, ayant
de plus larges péristyles, dont les quatre portiques sont
de hauteur égale, ou dont l'un, celui qui regarde le midi,
est soutenu par des colonnes plus hautes. Ce péristyle,
dont le portique est plus élevé, se nomme rhodien. Il y
à de ce côté de magnifiques vestibules, des portes par¬
ticulièrement belles. Les portiques des péristyles sont