VITRUVE. LIV. X.
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cables disposés autour d'elle, et aux cordes attachées
aux pieux pour la retenir, la machine sera bien affermie.
On pourra alors, comme on l'a lu plus haut, se servi¬
des moufles et des cordes qui servent à tirer.
Si dans un ouvrage il se rencontre des fardeaux d'une
grosseur et d’un poids énormes, il ne faudra point se
fier au moulinet; dans les anses qui le retiennent, il
faudra passer un essieu au milieu duquel il y aura un
grand tympan appelé par quelques Romains rota, et par
les Grecs ui ou pxo.
Dans ces machines, les moufles sont d'une autre
forme : toutes deux, celle du haut comme celle du bas,
ont un double rang de poulies. On passe le câble dans
l'anneau de la moufle inférieure, jusqu’à ce que les deux
bouts soient d’égale longueur, quand il sera tendu. Là,
auprès de la moufle inférieure, avéc une ficelle qui, après
plusieurs tours, y sera fortement nouée, les deux par¬
ties du câble seront arrêtées de manière à ne pouvoir
glisser ni à droite ni à gauche. Les deux bouts du câble
sont ensuite montés jusqu'à la moufle supérieure où on
les fait passer, par la partie extérieure, sur les secondes
poulies, pour les ramener en bas, les faire passer sous les
poulies de la moufle inférieure par la partie intérieure
et les faire retourner encore à droite et à gauche jus
qu'en haut, où on les fait passer sur les premières poulies.
Après les avoir fait passer par la partie extérieure
on les ramène, à droite et à gauche de la roue, jusqu'à
l'essieu, où on les attache pour les y fixer. Alors, de la
roue autour de laquelle il est entortillé, un autre câble
se dirige vers un vindas. En même temps que ce câble
file autour de la roue et du treuil du vindas, ceux qui
sont attachés à l'essieu de la machine, se tendent et
lèvent insensiblement les fardeaux sans danger. Que si
l'on veut, sans employer de vindas, se servir d'une roue