VITRUVE. LIV. IX.
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mobile autour duquel s'enroule une chaîne flexible de
cuivre, à laquelle pend, d'un côté, le phellos ou tym-
panum, que l’eau soutient, et, de l'autre, un sac de
sable du même poids que le phellos.
A mesure que le phellos monte soutenu par l’eau, le
poids du sable en descendant fait tourner l'essieu, et
l’essieu, la roue. Le mouvement imprimé à cette roue
fait que c'est tantôt la plus grande partie du zodiaque
et tantôt la plus petite qui marque, en tournant, les
heures avec les différences propres à chaque temps. Car
dans le signe de chaque mois, on fait autant de trous
qu’il y a de jours, et dans l'un de ces trous on met un
clou dont la tête représente le soleil et marque les
heures. Ce clou placé successivement d’un trou dans un
autre achèvera son tour tous les mois.
De même que le soleil en parcourant les espaces des
signes agrandit ou diminue les jours et les heures, de
même dans les horloges, le clou avançant de trou en
trou dans un sens opposé au mouvement de la roue, et
changéant de place tous les jours, franchissant tantot
des espaces plus larges, tantôt des espaces plus étroits,
représente les heures et les jours avec la longueur qu’ils
doivent avoir chaque mois. Si par le moyen de l'eau on
veut arriver au même résultat, voici comment on en
réglera l'usage.
Derrière le cadran, à l'intérieur de l’horloge, on pla¬
cera un réservoir dans lequel l’eau tombera par un ro¬
binet. Au bas de ce réservoir se trouvera un conduit,
dont le bout sera fixé à un tambour de cuivre également
percé pour recevoir l’eau qui y communique du réser¬
voir. Dans ce tambour en est renfermé un plus petit.
comme un pivot dans une crapaudine. Ces deux pièces,
appelées l'une mâle, l'autre femelle, sont si bien ajustées,
que la plus petite, semblable à la clef d’un robinet, tourne
dans la plus grande avec un mouvement doux et régulier.