VITRUVE. LIV. IX.
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elles sont éloignées de l'extrémité du ciel, plus la ligne
qu'elles suivent est rapprochée de la terre, plus leur
marche semble rapide, puisque celles de cés planètes qui
décrivent un cercle plus étroit, devancent celles qui sont
plus éclairées en passant plusieurs fois au-dessous.
Supposons une de ces roues dont se servent les po
tiers. Vous y faites, dans l'espace compris entre le centre
et les extrémités, sept canaux circulaires : vous y placez
autant de fourmis, que vous forcez à marcher dans le
sens opposé à celui dans lequel tourne la roue; il est
certain que, malgré le mouvement contraire de la roue,
elles achèveront leur tour; que celle qui sera la plus rap¬
prochée du centre le fera le plus promptement, et que
la fourmi qui aura à parcourir le plus grand cercle de la
roue, bien qu'elle marche aussi vite que les autres,
mettra beaucoup plus de temps à fournir sa carrière, à
cause de la grandeur du cercle. C'est ainsi que les pla¬
nètes gravitent contre le cours général du ciel, et font
chacune leur mouvement de rotation ; mais dans la ré¬
volution universelle de chaque jour, elles ne s'avancent
pas également vers leur point de départ.
Les étoiles sont les unes tempérées, les autres chau¬
des, les autres froides; cela vient sans doute de ce que
tout feu pousse sa flamme vers les parties supérieures.
Voilà pourquoi le soleil brûle, embrase la partie de l'air
qui se trouve au-dessus de lui , et que traverse Mars dans
son cours; sa chaleur lui vient donc des feux du soleil.
Saturne, au contraire, qui est voisin des extrémités de
l'espace, et qui touche aux régions glacées du ciel, est
extrêmement froid. Et Jupiter qui dirige son cours entre
les lignes suivies par ces deux planètes, se trouvant à
égale distance du froid et du chaud, doit offrir un état
doux et tempéré.
Après avoir expliqué, selon les principes de mes
maîtres, la zone des douze signes, la marche des sept