NOTES DU LIVRE VII.
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appelaient lacunaria et contignationes. Il n'y avait, dit de Bioul,
que les plafonds voûtés qui fussent couverts d'enduit ; ceux qui
étaient faits en bois ne l'étaient pas. Voilà pourquoi Vitruve dit
qu'on préparera les choses nécessaires pour faire les voûtes des
appartements dont les planchers ne forment point de plafonds
horizontaux. Ces plafonds de bois ont entièrement disparu, et
nous n'en pouvons juger que par la description qu'en ont faites
Vitruve et les autres auteurs qui ont parlé des édifices de l'anti¬
quité. Ils nous apprennent que ceux des palais étaient de bois
précieux, et d'ouvrages de marqueterie fort riches par la diver¬
sité des bois de couleur, l'ivoire, la nacre de perles, et par les
compartiments qui les composaient. Il y en avait qui étaient ornés
de lames de bronze, ou faits tout entiers de cette matière.
36.— Quum ergo camerarum postulabitur ratio. Servius dit que
le mot camera vient de camurus qui veut dire courbé. Philander
aime mieux le faire venir du grec. Galien nous apprend qu'en
effet les architectes appelaient ce genre de structure aua. Les
anciens, selon une remarque de Saumaise, ne connaissaient que
trois sortes de voûtes : la première, fornix, était faite en forme
de berceau; la secondé, testudo, en forme de tortue; la troisième,
concha, en forme de coquille.
37.— Asseres directi disponantur. Palladius (Econ. rur., liv. ler
ch. 13), qui suit encore Vitruve dans tout ce passage, s'est aussi
servi de l'expression asseres directi ; mais ses traducteurs ne l'ont
point comprise. Employé pour qualifier des soliveaux destinés à
former une voûte, le mot directi ne peut signisier droit, horizontal;
sa véritable signification est parallèle, comme le texte même le fait
comprendre clairement peu après, dans Vitruve : Hique asseres
quum ad formam circinationis fuerint distributi. Perrault ne l'a
point rendu.
38. — Catenis dispositis. Vitruve appelle catenc ce que nos
charpentiers nomment liens. Ce sont des morceaux de bois qui
ont un tenon à chaque bout, et qui, étant chevillés, entretien¬
nent la charpente en tirant; de même que les esselières et les
jambettes l’entretiennent en résistant. Ils servent ici à attacher les
soliveaux aux solives du plancher, ou aux chevrons du toit.
Quoique l'auteur ne le dise pas expressément, il est aisé de com¬
prendre que ces liens doivent être de différentes grandeurs, pro
portionnés à la distance qui se trouve entre la courbe ou cintre
et le plancher ou le toit.
39. — Ex ea materia comparentur, cui nec caries. Pline (Hist.