Full text: Tome premier (1)

NOTES DU LIVRE V. 
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127.— De opportunitate autem portuum non est prœtermitten¬ 
dum. On sait ce que c'est qu’un port. On n'ignore pas qu'il y en 
a de naturels, qu’il y en a d’artificiels. Athènes avait trois ports 
naturels (THUCYDIDE, liv. 1, ch. 93; PAUSANIAS, liv. 1, ch. 2). 
La description que fait Tite-Live de celui de Carthagène (liv. xxvI, 
ch. 42) a inspiré à Virgile le tableau qui commence ainsi : 
Est in secessu longo locus.. 
(Œn. lib. I, v. 159.) 
Pour bien comprendre ce que dit Vitruve de la construction 
des ports, il faut se rapporter au temps où il écrivait. Point de 
boussole alors; on ne pouvait donc guère naviguer que sur les 
côtes ; aussi ne se servait-on que de petits bâtiments plats et 
rames qui ne tiraient que fort peu d’eau. Presque toutes les rades 
étaient pour eux des ports, dit de Bioul; et lorsqu'il n'y en avait 
point de naturels dans les lieux où besoin était qu’il y en eût, on 
en avait bientôt formé un, au moyen d'une simple jetée ou môle. 
Ainsi, dans ce chapitre, Vitruve ne parle que de la construction 
de ces môles, et de celle des arsenaux où l'on construisait les na¬ 
vires, où même on les enfermait, puisqu'ils étaient si légers 
qu’'on pouvait assez facilement les tirer à terre. Voyez M. de CAv¬ 
MONT, 3e part., ch. 4. 
Uti si nullum flumen in his locis impedierit. Cette ob¬ 
128. 
servation ne peut convenir qu'aux ports de la Méditerranéé, où le 
flux et le reflux ne se font point sentir. Les rivières d'Italie, qui 
viennent presque toutes des montagnes de l'Apennin, qui sont la 
plupart volcaniques, composées de cendres, de pierres ponces, 
de terre et d'autres matières légères qu'elles charrient, auraient 
bientôt encombré un port qui serait à leur embouchure. Il n'en 
est pas de même de ceux de l'Océan : l'agitation du flux et du 
reflux empêche que la vase et les immondices des rivières ne com¬ 
blent les ports; et le flux qui y fait monter l'eau très-haut, permet 
à l'art de se servir avantageusement de ce secours de la nature, 
en retenant l'eau qui est montée pendant le flux dans les écluses 
et dans les barres que l'on ouvre quand la mer est descendue, et 
qui, par sa chute impétueuse, achève de balayer le port, ce que 
le reflux a commencé à faire. 
129.— Sed erit ex una parte statio. Ulpien, au liv. XLIII des Pan¬ 
dectes, de Fluminibus, interprète le mot statio par un lieu ou 
les vaisseaux peuvent rester en sûreté. Ce mot, en effet , signilie 
généralement un lieu commode pour les vaisseaux. Et pour cela 
il faut deux choses : l'une, qu'il y ait assez de fond pour porter les
	        
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