NOTES DU LIVRE V.
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méthode de calcul qui en déterminait les rapports. C'est dans ce
dernier sens que les anciens distinguaient le système pythagori¬
cien et le système aristoxénien. Il ne sera ici question que du se¬
cond, qui est le seul dont parle Vitruve. Les pythagoriciens fixaient
tous les intervalles, tant consonnants que dissonants, par le
calcul des rapports; les aristoxéniens s'en tenaient au jugement
de l'oreille. Leur dispute, comme le fait observer J.-J. Rousseau,
n'était dans le fond qu'une dispute de mots, puisque, avec des
termes différents, ils rendaient les mêmes idées.
Les anciens avaient formé des tables ou modèles, qui présen¬
taient à l'œil l'étendue générale de tous les sons d'un système; ils
nommaient ces tables diagrammes : c'est ce qué nous appelons
aujourd'hui échelle, gamme, clavier.
Celle qui représentait le système d'Aristoxène est perdue avec
toutes les autres figures de Vitruve; elle ne se trouve pas non
plus dans lés éléments de la musique harmonique d'Aristoxène.
Chaque commentateur a cherché à remplacer cette table par
uné autre composée sur son système. Je donne ici celle de Galiani,
comme étant la plus simple, la plus facile à saisir (fig. 82, p. 537)
Pour bien comprendre cette table, il faut savoir que par son,
sonitus, , on entend la position d'un son, ou pour parlei
comme les modernes, la position d'une note. Les anciens Grecs
avaient donné aux différents sons, ou plutôt aux différentes cor¬
des de leurs lyres, comme on le verra tout à l'heure, les noms
suivants; j'y joins leur signification française :
Proslambanomenos , ajoutée ;
Paramese, près de la moyenne;
Hypate, supérieure ;
Trite, troisième;
Parhypate, près dé la supérieure;
Paranete, près de la dernière;
Lichanos, éloignée;
Nete , la dernière.
Mese, moyenne;
La musique moderne a abandonné tous ces noms. Elle y a sup
pléé, d'abord par les premières lettres de l'alphabet, et énsuite par
les notes dont nous nous servons aujourd'hui. Ainsi on appelle
La 1e A mi la, ou simplement la,
La 5e E simi, ou simplement mi ;
La 2° B fa si
La 6e F do fa,
si;
fa;
La 3e C sol do,
801.
do; La 7e G ré sol,
La 4e D'la ré,
e
Ensuite on commence d'autres octaves en haut ou en bas avec
les même notes.
16. — Vox enim duobus modis mocetur. Ce passage mérite
d être remarqué dans Aristoxène: A o, i re