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VITRUVE. LIV. V.
seront dessinés avec des carrés appartiendront aux Grecs;
ceux qui le seront avec des triangles équilatéraux seront
pour les Latins. Celui qui voudra suivre ces préceptes ne
laissera rien à désirer dans l'ordonnance des théâtres.
IX. Des portiques qui sont derrière la scène, et des promenoirs.
Derrière la scène doivent se trouver des portiques où
le peuple, surpris au milieu des jeux par la pluie qui vient
les interrompre, puisse se mettre à l'abri hors du théâtre,
et des salles assez vastes pour contenir tout l'appareil
scénique : tels sont les portiques de Pompée, ceux d'Eu¬
mène, à Athènes; tel est le temple de Bacchus, tel l'O-
déon que Thémistocle fit bâtir, avec des colonnes de
pierre, du côté gauche du théâtre, en sortant, et qu'il
couvrit avec les mâts et les antennes des vaisseaux pris
sur les Perses; ce temple, brûlé pendant la guerre de Mi-
thridate, fut reconstruit par le roi Ariobarzane : tel est
le Strategeum de Smyrne, le portique élevé de chaque
côté de la scène sur le stade, à Tralles; en un mot, dans
les villes qui ont eu de bons architectes, on voit autour
des théâtres des portiques et des promenoirs.
Ces portiques me semblent devoir être disposés de ma¬
nière à être doubles, et à avoir des colonnes doriques a
l'extérieur avec les architraves et les ornements qui con¬
viennent à l'ordre dorique. La largeur des portiques doit
être telle, à mon avis, qu'il y ait depuis le bas des co¬
lonnes extérieures jusqu'à celles du milieu, et depuis
celles du milieu jusqu'au mur qui enferme les promenoirs
du portique, autant d'espace que les colonnés extérieu-
res ont de hauteur. Quant aux colonnes du milieu, elles
doivent être d'un cinquième plus hautes que les colonnes
extérieures; elles seront d'ordre ionique ou corinthien.
Les proportions de ces colonnes ne seront point les