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VITRUVE. LIV. V.
blable à celle des bâtiments ordinaires; la scène satyrique
est ornée d'arbres, de grottes, de montagnes et de tout
ce qui compose un paysage.
VIII. Des théâtres des Grecs.
Les théâtres des Grecs ne sont point en tout confor¬
mes à ceux des Latins. Dans le cercle tracé sur la terre,
les Latins décrivent quatre triangles; les Grecs, eux,)
figurent trois carrés, dont les douze angles vont toucher
la ligne circulaire. Le côté du carré, qui est le plus près
de la scène et qui fait une section dans le cercle, déter¬
mine le devant du proscenium. Une ligne parallèle à ce
côté et tracée à l'extrémité du cercle, constitue le front
de la scène. On tire encore une autre ligne qui, passant
par le centre de l'orchestre, suit la direction de celle du
proscenium; les points où coupant à droite et à gauche
la circonférence elle forme deux angles dans chaque he¬
micycle, deviennent deux centres. En appuyant la pointe
d'un compas au centre droit, on trace une ligne courbe,
de l'intervalle gauche au côté droit du proscenium. En
posant également un compas à l'angle gauche, on trace
une autre ligne courbe depuis l'intervalle droit jusqu'au
côté gauche du proscenium.
Ces trois centres, par leur disposition, donnent à l'or¬
chestre des Grecs plus d'étendue, éloignent la scène et
rétrécissent l'avant-scène qu'ils appellent o; de sorte
que, chez eux, les acteurs tragiques et les comiques jouent
sur la scène, tandis que les autres se distribuent dans
l'orchestre pour remplir leur rôle. Voilà pourquoi, en
grec, les uns sont appelés scéniques, et les autres thymé¬
léens. La hauteur de cette avant-scène ne doit point être
de moins de dix pieds ni de plus de douze. Les escaliers