NOTES DU LIVRE IV.
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espèces de modillons carrés qui servent de couronnement aux
triglyphes. Vitruve, dans la description qu'il donne de la corni¬
che dorique, n'en fait aucune mention, dit Perrault; il met seu¬
lement au droit des triglyphes, à la place des mutules, trois rangs
de gouttes attachées sous le plafond du larmier; néanmoins, dans
le chapitre qui suit, de même qu'ici, il joint les triglyphes avec
les mutules. La vérité est que les corniches où il y a des mutules
ont plus de grâce que les autres qui sont trop petites : car les
mutules augmentent beaucoup la saillie et la hauteur de cette
corniche
8.— Zophori scalpturis ornati cum denticulis. De même que
la moulure appelée échine, à cause des espèces de châtaignes qui
y sont taillées, ne laisse pas de porter le même nom dans le cha¬
piteau dorique, bien qu'elle ne soit pas taillée, de même il y a
apparence que le membre carré, qui d'ordinaire est recoupé dans
l'ordre ionique, peut être appelé denticule, lors même qu'il n'est
pas recoupé; et on peut croire, dit Perrault, que Vitruve a en¬
tendu qu’il ne doit point l’être dans la corniche corinthienne quand
elle a des modillons, puisqu'il déclare au chapitre suivant qu'on
n'a jamais vu dans les ouvrages des Grecs de denticules au-dessous
des modillons, c'est-à-dire des denticules taillés. Or, quand il dit
que la corniche corinthienne n'a rien de particulier, il faut l'en¬
tendre de celle qui est sans modillons, dans laquelle le membre
carré du denticule est coupé et taillé comme à la corniche ionique.
Dorus. Bien que les Doriens, une des quatre tribus hel¬
9.—
léniques, eussent pour héros Éponyme Dorus, fils d'Hellen, ils
ne descendaient pas de lui, puisqu'ils existaient déjà sous Deuca¬
lion (1635 avant J.-C.).
10. — Argis. On voit à Argos des ruines nombreuses : une
citadelle dont les assises sont de construction cyclopéenne, un
amphithéâtre, des vestiges de temples, etc.
11. — Junonis templo œdificavit ejus generis fortuito forma
fanum. Galiani fait remarquer que le mot templum, dans son
origine, voulait dire un lieu consacré et destiné à la construction
d'un temple, et le mot fanum le temple même. En effet, on
trouve un peu plus loin dans le texte, templa constituentes cœpé¬
runt fana œdificare, c'est-à-dire qu'ils consacrèrent d'abord un
lieu choisi (templum), et qu'ils y bâtirent ensuite un temple
(fanum), ce qui confirme l'observation de Galiani. Il n'en est pas
moins certain que ces deux mots ont été indistinctement employes
par les auteurs latins pour exprimer la même chose.