NOTES DU LIVRE III.
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part des auteurs désapprouvent ce renflement à l'égard du rétré¬
cissement par en bas, et ils opposent à la comparaison du corps
de l'homme celle du tronc des arbres, qui ont été le premier et le
plus naturel modèle de la tige des colonnes,
Fig. 38.
comme l'enseigne Vitruve au ch. 1er du
liv. v. Et la raison veut, dit Perrault, que
les colonnes qui sont faites pour soutenir,
aient une forme qui les rende plus solides,
comme celle qui d'une base plus large va
toujours en se rétrécissant. La plupart des
architectes n'ont ni enseigné ni pratiqué ce
renflement; il n'y a qu'Alberti qui l'a fait
avec un tel excès, que c'est une des rai¬
sons pour lesquelles Scamozzi lui repro¬
che d'avoir été un des premiers qui aient
gâté l'architecture des anciens. Bien que
ce que dit Vitruve dans ce chapitre, et à
la fin du chapitre suivant, ne nous per¬
mette pas de douter que ce renflement n'ait
été pratiqué , il ne s'en trouve aucun
exemple dans les ouvrages antiques qui
sont à Rome, où la plus grande partie
des colonnes commencent même à avoil
leur diminution dès le bas. Or, la figure
que Vitruve promet de donner pour faci¬
liter le moyen de faire ce renflement, et
qui est perdue, a été suppléée par les archi¬
tectes de différentes manières. La plus or¬
dinaire est de diviser en trois la tige de la
colonne marquée AB. Au tiers de la co
lonne, pris par le bas, on ajoute de chaque
côté le gonflement qu’on veut lui donner;
sur le diamètre EF on décrit ensuite un
cercle du point G, puis on tire la ligne de
rétrécissement CD pour avoir sur la cir¬
conférence du cercle la portion DF. On di
vise cette portion en quatre parties égales,
aussi bien que les deux autres tiers supé¬
rieurs de la tige de la colonne AG. Des
points 1, 2; 3, 4 de la circonférence, on
élève autant de lignes perpendiculaires au
diamêtre, et l'on marque autant de points où les lignes se ren¬