NOTES DU LIVRE III.
294
théâtre permanent que Pompée substitua le premier à ces con¬
structions passagères qu'on n'élevait que pour le moment des
jeux. Tacite (Ann., liv. xIv; ch. 20) fait remarquer qu'il en
fut blâmé par le sénat. La manière dont Vitruve parle de ce
théâtre, qu'il appelle simplement le théâtre de pierres, est encore,
dit Perrault, un témoignage qu'il vivait au temps d'Auguste. Ce
monument fut restauré par Tibère, par C. Caligula, puis par
Claude, et enfin par Théodoric, roi des Goths.
49.— Gradibus ascendunt. Il importe assurément beaucoup à
la majesté d'un temple qu'il soit élevé de plusieurs degrés au¬
dessus du sol. On montait autrefois par sept degrés au Panthéon,
dans lequel on descend aujourd'hui par plusieurs marches.
50. — Per intercolumnia. Cela n'est exact qu'autant que la
hauteur des colonnes est médiocre : car, si on laisse entre les
plinthes un espace de quatre pieds et demi, ce qui suffit pour le
passage de deux dames qui marchent côte à côte, elles ne seront
pas obligées de passer l'une après l'autre; et pour cela il faudra
des colonnes de trois pieds de diamètre, mesure proportionnée à
des colonnes de vingt et un pieds de hauteur. Mais que les co¬
lonnes ne soient hautes que de douze à quinze pieds, alors se ren¬
contrent les inconvénients signalés par Vitruve. C'est ce qui ex¬
plique pourquoi tout en déclarant vicieux le pycnostyle et le
systyle, Vitruve ne laisse pas de les proposer. On peut remédier à
ce défaut en donnant aux colonnes plus de développement.
51. — Diastyli autem. Le mot diastyle est le nom que l'on
Fig. 35.
donne généralement aux en¬
tre-colonnements de trois dia¬
mètres. L'ordre ionique, où
les colonnes ont un peu plus
de force, a été donné au
diastyle, où les entre-colon¬
nements ont un peu plus de
largeur (fig. 35).
52.— Tanquam est Apol¬
linis. Apollon eut des tem¬
ples sans nombre dans toute
la Grèce, surtout à Delphes,
à Claros, à Ténédos et à
Milet. Ce dernier faisait l'ad¬
miration de Vitruve. Il était d'ordre ionique. Le premier et le
plus renommé de l'Italie, était celui qu'Auguste consacra au dieu