ULIVREVI, CHAP. VII
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deux triclines en face l'une de l'autre. Les triclines, comme nous l'avons dit, consistoient en une
petite table ronde, entourée de trois côtés par de petits lits, dont chacun pouvoit contenir trois
personnes, qui mangeoient étant couchées dessus. Je suis d'autant plus persuadé que ces salles de¬
voient avoir ces dimensions, que ce sont celles que Vitruve, au commencement du 5.me chapitre
de ce livre , assigne aux salles destinées aux triclines. Ces salles avoient de grandes et hautes fenêtres
qui descendoient jusqu'à terre; elles ressembloient probablement à nos portes vitrées.
CHAPITRE VII.
De l'aspect qu'il convient de donner à chaque partie de l'édifice.
Vous allons maintenant expliquer les qualités que doivent avoir les différens genres
d'édifices, suivant l'usage auquel ils sont destinés , et vers quel aspect du ciel il
convient de les tourner
Les salles à manger d'hiver, et les bains, auront la vue sur le couchant d'hiver;
parce que ces places ont besoin de la clarté du soir; et que le soleil, parvenu à
l'occident, renvoie directement ses rayons sur elles , et y répand, vers le soir
une chaleur assez douce (1). Il faut tourner les chambres à coucher et les biblio¬
thèques vers l'orient ; parce que leur usage demande la lumière du matin ; ensuite
les livres se gâtent moins dans ces bibliothèques que dans celles qui regardent le
midi ou le couchant, lesquelles sont sujettes aux vers et à l'humidité, produits et
entretenus par le souffle des vents humides; ce qui fait moisir les livres.
Les salles à manger, dont on se sert au printemps et pendant l'automne, doivent
recevoir le jour de l'orient ; parce qu'en tenant les fenêtres fermées, jusqu'à ce que
la chaleur du soleil soit passée à l'occident, ces appartemens restent tempérés pen-
dant les heures qu'on a coutume de s'en servir. Les salles d'été regarderont le sep¬
tentrion, parce que, dans cette situation, on n'est pas, comme dans les autres
suffoqué par la chaleur, pendant le solstice d'été; opposée au cours du soleil, on
respire toujours , dans ces lieux , un air frais, sain et agréable.
(1) On sait que les anciens se baignoient et faisoient leur principal repas vers le soir.