Full text: Vitruvius: Tesoro De Las Tres Lengvas Española, Francesca, Y Italiana

PREMIER LIVRE uaiſes humeurs: & par ainſi les fait plus maigres. Mais au cõtraire
l’air doux & vn petit groſſet, qui n’eſt gueres battu des Vents, & n’a pas beaucoup de redondances, nourrit & refait les perſonnes
extenuees de ces maladies, & viẽt à augmenter les membres par
le moyen de ſa ſtabilité non ſubjecte à mutation. Quelques au-
teurs ont voulu dire qu’il n’y a ſinon quatre Vents, à ſçauoir en
l’Orient equinoctial, Solanus: à Midi, Auſter: en l’Occident equi-
noctial, Fauonius: & en la partie Septentrionale, celuy qui eſt nõ-
mé Septentrion. Mais d’autres qui ont plus curieuſement cher-
ché, afferment qu’il y en a huict, entre leſquels principalement
eſt Andronic Cyrrheſtes lequel pour en donner exemple, fit en
Athenes vne tour de marbre octogone, ou de huict faces: en cha-
cune deſquelles eſtoit taillee de relief la figure d’ũ Vent & poſee
du coſté dont ce ſoufflement venoit, puis au deſſus de la tour fit
auſſi de marbre vn pignon poinctu, ſur lequel aſſit vn Ttitõ d’ai-
rain, tenant en ſa main vne verge: mais l’artifice en eſtoit tel, quil
ſe mouuoit auec le vent, & touſiours auoit le viſage tourné cõtre
celuy qui lors ſouffloit: deſſus la teſte duquel il tenoit ſa verge,
pour ſeruir de monſtre aux regardans.

Ceux là donc qui mettent huict Vents, aſſignent Eurus du co-
ſté d’oriẽt d’hiuer, entre Solanus & Auſter. Puis de la part de l’oc-
cident d’hiuer logent Aphricus, entre Auſter & Fauonius. A pres
boutent Caurus, que pluſieurs appellent Corus: entre Fauonius
& Septentrion. Conſequemment aſſoyent Aquilon entre Sep-
tentrion & Solanus, qui me ſemble expreſſion ſuffiſante du nom-
bre, des noms, & des contrees d’où les Vents procedent.

Maintenant, pour trouuer leurs regiõs & naiſſances, il y faudra
practiquer par ceſte voye: Soit miſe ſur quelque perron, ou autre
choſe que lon voudra, vne table de marbre bien applanie àla rei-
gle & au niueau: ou bien faites ce perron tant egal, que n’ayez au
cun beſoin de table de marbre: puis au cẽtre mettez y vn gnomõ
ou aiguille d’airain propre à monſtrer les ombres. Cecte aiguille
eſt entre les Grecs appelée Sciatheras. Lors enuirõ la cinquieme
heure de deuant Midi, marquez d’vn poinct le ſin bout de l’om-
bre de voſtre aiguille: apres mettez vne des iambes du Compas
ſur le cẽtre où poſe laiguille, & l’autre ſur le poinct de ſon õbre: & de celà faictes vn rond pour enclorre la longueur de l’ombre. Ce
faict, obſeruez apres Midi l’accroiſſemẽt de l’õbre d’icelle aiguil-
le & quãd vous la verrez toucher iuſques à la circõferẽce, de ſorte

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