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AV
ROY
1R E, apres auoir souuent consideré que le don
faict par yn subiect a son souuerain Seigneur &
Prince, rend aucunesfois la voye plus facile pour
trouuer acces deuers sa muiesté, il m a semble que
je ne sçauroye prendre meilleur conseil que vous de¬
dier ceste Architecture de Uitruue, faicte par moy de Latine Fra¬
coise. Toutesfois louurage me sembloit de prime face plus duisant
au peuple, à la tourbe des artisans, & à ceux qui ont loisir des a¬
muser à l'oisiueté des lettres, qu à vn grand Roy, tousiours empesché
aux affaires qui luy suruiennet pour l'administratio de son Royau¬
me & ugeoye vostre Majeste si haute, qu à pemne se dagneroit elle
abbaisser à lire ou faire lire ces choses tat simples & mechaniques.
Nai, quad je viens à regarder que l'auteur mesme n auoit eu ho¬
te de s addresser au seul Monarque Auguste, celà me donna har¬
desse de faire le semblable en vostre endroit, ioinct que dés l'annee
anq cents vingt & vn ayant ce liure esté traduit & commenté en
ltalien, il fut donné au Roy vostre pere par meßre Augustin Galo
Referendaire en sa chacellerie de Rilan, & encores depuis en tan
enq cens quarante & quatre luy furent presentees les annotations
Latines faictes dessus par maistre Cuillaume Philander natif de
vospais, non moins docte en Grec & en Latin, que bien exercité en
teste practique. Dauantage il m alla souuenir que je suis de vos
bumbles & tresobeissans subjects, au moyen dequoy mes labeurs
jint comme de souuerain droit acquis à vostie Majeste: & à ceste
cause ne doy faillir à vous presenter cestuy-cy, mesmes à vostreheu¬
reux aduenement à la Couronne, auquel chacun sefforce par in¬
jentions nouuelles d'acquerir la grace de vous, Sire, qui congnoisses
ta magnificence d'yn Prince liberal ne consister moms en receion
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