LIVRE I.
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CHAPITRE II.
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EN QUOI CONSISTE L'ARCHITECTURE.
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L'architecture (1) consiste en cinq choses, qui sont : l'Ordonnance, que les
Grecs appellent Taxis; la Disposition, qu'ils nomment Diathésis; l'Eurythmie
ou Proportion ; la Bienséance, et la Distribution, qui en grec est appelé
OEconomia.
L'Ordonnance (2) est ce qui donne à toutes les parties d'un bâtiment leur juste
grandeur, par rapport à leur usage, soit que l'on considère séparément, soit
qu'on ait égard à la proportion ou symétrie de tout l'ouvrage. Cette ordonnance
dépend de la quantité appelée en grec Pocotes, ce qui dépend du module qui a
été pris pour régler l'œuvre entier et chacune de ses parties séparément.
La Disposition est l'arrangement convenable de toutes les parties, de manière
(1) Cette division des choses qui appartiennent à l'ar¬
chitecture est fort obscure , tant à cause de sa subtilité
qu'à cause des fautes qui, selon toute apparence, existent
dans le texte. Henric Wotton, dans les Elémens d'ar¬
chitecture, semble être de cette opinion, quand il dit
que cet endroit de Vitruve est disloqué. Philander l'a
trouvé si embrouillé qu'il n'a point voulu y toucher dans
ses commentaires. Daniel, Barbaro et Scamozi s'éten¬
dent fort au long pour l'expliquer, mais avec peu de
succès; car on ne s'aperçoit pas d'abord des différences
essentielles qui sont entre l'ordonnance, la disposition
et la distribution des parties d'un bâtiment, et il est
difficile de comprendre que la proportion, sans laquelle
il n'y a point d'ordonnance, de disposition ni de distri-
bution dans un édifice, soit une espèce séparée de toutes
ces choses.
(2) Il faut deviner le sens de cette définition de l'or¬
donnance, ou supposer qu'il y a faute au texte et y
corriger quelque chose. Mon opinion est qu'au lieu de
operis commoditas separatium, universœque proportionis
ac symmetriam comparatio, il faut lire : Universique
proportioni ac symmetriæ comparata. Cela étant, le
sens sera que l'ordonnance d'un bâtiment consiste dans
la division de la place qu'on y veut employer, en fai¬
sant la division de manière que chaque partie ait la
grandeur convenable à son usage, et proportionnée à
l'étendue de tout l'édifice ; par exemple l'ordonnance
d'un bâtiment, si on la compare à sa disposition, est
quand la cour, la salle et les chambres ne sont ni trop
grandes ni trop petites pour servir aux usages auxquels
elles sont destinées.
L'ordonnance, suivant la définition que Vitruve en
donne ici, peut convenir à la disposition des colonnes
qui font le Pycnostyle, l'Eustyle, l'Aréostyle, etc. (dont
il est traité au 2e chapitre du 3e livre), car cette dispe¬
sition, qui en ce lieu est appelée Compositio et Dispo¬
sitio, n'est rien autre chose que la manière de détermi¬
ner la grandeur du diamètre des colonnes, à l'égard
de celles de leurs entrecolonnemens.