Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

LIVRE IX: 
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décider quelle serait la destinée d'un homme, en examinant quel était l'aspect des astres à 
l'instant de sa naissance et de sa conception. 
Le Zodiaque, comme nous l'avons vu, étant divisé en douze parties égales, ces douze por- 
tions avaient chacune leur attribut, comme les richesses, la science, etc., etc. La portion la 
plus décisive était celle qui était près de monter et de paraître sur l'horizon lorsqu'un homme 
venait au monde. Les planètes étaient divisées en favorables, nuisibles et mixtes : c'est cette 
science que Vitruve nomme la Généthliologie. Elle pénétra dans la Grèce avec l'astronomie. Les 
Grecs, très-amateurs du merveilleux, donnèrent beaucoup dans cette science chimérique. 
Vitruve et Pline nous apprennent que Bérose, qui était prêtre du temple de Belus, à Babylone, 
fut le premier Chaldéen qui enseigna cet art dans la Grèce. Pline ajoute que les Athéniens 
furent si contents de ses prédictions qu’ils firent placer sa statue, avec une langue dorée, dans 
leur gymnase. Les Grecs aimaient les sciences, ils y étaient très-habiles; mais ils aimaient encore 
davantage le merveilleux, il n'est donc pas étonnant qu'ils aient rendu de semblables honneurs 
à Bérose. A ces préjugés près, on ne peut nier qu’ils ne fussent très-instruits dans l’astro¬ 
nomie. 
Nous avons vu, par tout ce que Vitruve a dit jusqu'à présent, combien ils connaissaient l'état 
du ciel et le cours des astres ! Quoique privés du télescope et de beaucoup d'autres instruments 
qui ont été si utiles aux astronomes modernes, ils n'en connaissaient pas moins le cours des 
planètes, et ils avaient formé à peu près les mêmes systèmes que nous avons aujourd’hui. Leurs 
voyageurs n'avaient pas encore pénétré vers le pôle austral, et par le raisonnement ils étaient 
parvenus à savoir que, dans la partie du ciel qui y correspond, les étoiles ne se couchaient pas 
plus qu'elles ne le font dans le nord. C'est dommage qu’à tant de connaissances ils mélaient 
les idées les plus absurdes. On voit que Vitruve était persuadé qu'on pouvait connaître l'avenir 
par l'aspect des astres; mais il ne dit pas comment, et il nous renvoie aux ouvrages des Chaldéens, 
parce que cette science était inutile pour la confection des cadrans solaires, objet de ce livre. 
On a continué à croire qu’on pouvait lire dans l'avenir en examinant les astres, au point que 
le mot Astrologie signifiait également l'art de connaître le ciel et celui de prédire l'avenir. Il n'y 
a pas long-temps qu’on est revenu de cette folie et qu’on a désigné par le nom d’Astronomes 
ceux qui s’occupaient de l’étude du ciel et du mouvement des astres, et par celui d'Astrologues 
ceux qui prétendaient prédire l’avenir par l’aspect, les positions et l'influence des corps celestes. 
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