Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

VITRUVE 
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les murs des souterrains soient plus épais que les murs supérieurs; mais il ne dit pas de com¬ 
bien, ni dans ce chapitre, ni dans le cinquième du premier livre, où il recommande la même 
chose, en parlant des murs qui formaient l’enceinte des villes. Il ne peut en effet y avoir de 
règle générale pour cela; c’est d’après la hauteur de mur, la qualité du terrain et celle des 
matériaux, qu'on doit décider ce qu'il faut faire à cet égard. 
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Au-dessus des fondements le mur doit s’élever en talus, c’est-à-dire aller toujours en dimi¬ 
nuant vers le haut ; le talus qu’on donne aux murs est une des bases principales de la solidite. 
Voilà pourquoi les Égyptiens, les plus anciens et les plus habiles de tous les constructeurs, 
qui s'attachaient surtout à faire des ouvrages pour tenir contre le temps, avaient adopté la forme 
pyramidale comme la base de leur architecture. Cette forme se trouve dans l’ensemble, et on la 
retrouve dans les parties de ces constructions colossales qui ont résisté à tant de siècles. 
Un inconvénient qu’on rencontre quelquefois en bâtissant, c’est qu’on ne peut pas toujours 
le faire en plat terrain. L'Italie surtout, qui est traversée dans toute sa longueur, et presque 
composée des montagnes de l'Apennin, n'offre presque partout que les pentes de ces montagnes 
pour y asseoir les fondements des édifices. Si l’on en excepte les villes qui sont dans la belle 
plaine de Lombardie, la plupart des autres sont bâties au milieu des montagnes. On sait que 
l'ancienne ville de Rome était assise sur sept montagnes. Pour construire les maisons à mi-cote, 
il fallait commencer par niveler le terrain, ce qu’'on faisait en coupant dans la pente de la mon¬ 
tagne et en jetant les terres plus bas ; ensuite on soutenait ces terres avec une muraille et des 
arcs-boutants ou éperons. Vitruve se sert des mots grecs anterides et erismce pour designer 
ces sortes d'appuis ; ils viennent du verbe épéédo, qui signifie appuyer, résister, pousser contre. 
On employait ces espè ces d'arcs-boutants tels qu’ils sont décrits par Vitruve, et qu'ils sont ré¬ 
présentés dans les figures 3 et 4. 
La figure 5 représente la manière d’établir les contre-murs dans les lieux humides; elle est 
pliquée dans les notes du chapitre IV du livre VII. 
 
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