Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

LIVRE VI. 
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PLANCHE LXXV. 
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Cette Planche contient quatre Figures, dont les deux premières indiquent la manière de pra¬ 
tiquer les décharges dans les murs au-dessus des linteaux ou des plates-bandes en pierre ; elles 
sont expliquées dans les notes 1 et 2 du chapitre XI. 
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Les Figures 3 et 4 indiquent la manière de réconforter les murs au moyen d'éperons et 
d'arcs-boutants : elles sont expliquées dans les notes 3 et 4 du même chapitre. 
Nous croyons être utiles et agréables à nos lecteurs en joignant à la description de cette 
planche, concernant la construction, une partie des remarques dont notre confrère, M. Le Ti¬ 
teux, a enrichi l'édition de De Bioul, 
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« Vitruve, dit-il, en traitant de la solidité, distingue deux sortes de constructions, celle qui 
s'élève seulement au-dessus du rez-de-chaussée, et celle des souterrains, qu'il appelle hypogée, 
composé des mots grecs inô, sous, et de y5, terre; expression qui désignait très-bien ce genre 
d'architecture souterraine que les anciens entendaient parfaitement, et dont les Romains nous 
ont laissé un monument si magnifique ; je veux parler des égouts de Rome, commencés par Tar- 
quin-l'Ancien, et continués par Tarquin-le-Superbe ; on les nomme aujourd'hui la cloaca 
maxima. Cette voûte, qui surprend par sa hauteur et par sa largeur, est formée de gros blocs 
de pierre joints par leur propre poids, sans chaux ni ciment. Ce qui reste de ce monument a de 
longueur cent vingt-cinq toises, et son embouchure est dans le Tibre; il était si vaste qu'on y 
allait en bateau pour le visiter et le nettoyer. 
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En Egypte, des terrains d'une étendue surprenante étaient également soutenus par des gale¬ 
ries et des voûtes immenses. 
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Quant à la solidité de ces deux espèces de constructions, Vitrave s'attache d'abord à l'objet 
le plus essentiel, sur lequel repose toute la solidité, c'est-à-dire aux fondements de l'édifice, et fait 
ensuite aux architectes une recommandation bien importante, qu’ils ont, par malheur, quelquefois 
oubliée ; c'est d'éviter les porte-à-faux, qui sont, de tous les vices, les plus opposés au naturel. En 
mettant deux ordres l’un sur l’autre, il est nécessaire que les axes des colonnes supérieures et 
inférieures se correspondent et ne fassent qu’une mème ligne perpendiculaire (1). Il veut que 
(1) « Ici, dit le père Laugier en parlant des porte¬ 
» à-faux, je me vois contraint de m'élever contre le¬ 
» dômes, dont tant de gens me paraissent amoureux. 
» On dira en leur faveur tout cé que l'on voudra, il 
» sera toujours vrai que c’est une chose monstrueuse 
» de voir un péristyle entier de colonnes porté sur 
» quatre grandes arcades qui ne leur offrent qu'un 
» fondement faux parce qu'il est excavé. Tous les ar¬ 
» chitectes conviennent que le vide doit être sur le vide 
» et le plein sur le plein. Or les dômes avec ordre 
» d'architecture nous mettent toujours le plein sur le 
» vide. Si l'on veut faire des dômes, qu'on les fasse 
» autrement qu’ils ne sont. Un architecte donnera 
» idée de son génie s'il invente une manière de les 
» construire qui en conserve les agréments en évitant 
» le défaut insupportable du porte-à-faux. Si la chose 
» n'est pas possible, il vaut beaucoup mieux n'en pas 
» faire. » 
(Essais sur l'Arch., chap. I, art. 2.)
	        
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