LIVRE IV.
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les premiers sont appelés MoNoPrèRes (1), les seconds sont nommés PERIPTÈRes.
PLANCHE XXXV.
(D'après Perrault, et modifiée par les nouveaux Editeurs.
(A) Cette planche fait voir les proportions de l'ORDRE ToscAN, et principalement de quelle
manière les architectes ont expliqué diversement ce que le texte de Vitruve a d’ambigu touchant
le CHAPITEAU.
Dans la Figure 1'e qui indique l'AGENCEMENT COMPLET DE L'ORDRE TOSCAN, par Perrault,
nous avons suivi, comme conformes au texte, les dessins de la Base et du Chapiteau de la
colonne, mais nous n’avons figuré que par un tracé ponctué les profils en élévation de l’Ar¬
chitrave de la Frise et de la Corniche de l’entablement, tels que Perrault les donne, car il fait
saillir l’architrave et la frise sur le côté de la colonne, tandis que Vitruve n’en dit mot, et
recommande au contraire que l’architrave soit fait de manière à ne pas être plus épais que le haut
de la colonne, ce qui, selon nous, semble entraîner la même condition pour le retour que pour
la face.
Dans le profil que nous avons adopté, nous avons mis à profit le précepte qui détermine
la largeur A B du haut de la colonne pour fixer la largeur et la saillie de l’architrave.
La Figure 2e indique la manière dont l’architrave était posé sur les colonnes : A, B, est la
grosseur du haut de la colonne ; C, C, sont les deux parties qui forment l’architrave, qui sont
de Baldus, donne une explication fort probable au
mot tertiarium, dont Vitruve se sert en cet endroit
quand il dit qu'il signifie le fronton ; mais il me
semble que Laët n’en a pas assez dit, et que
tertiarium signifie autre chose qu'un fronton généra¬
lement pris. Car il serait inutile de dire que le toit
doit répondre au fronton, puisque cela est commun à
tous les ordres où le toit répond toujours au fronton,
du moins dans tous les ouvrages antiques; il est vrai
que quelques architectes modernes en usent autrement
et fort mal, lorsque dans un portail ils font le fronton
à l'antique, c’est-à-dire, avec un angle obtus, et le
toit à la moderne, avec un angle aigu ; mais il n'y a
point d'apparence que Vitruve ait prévu que quinze ou
seize siècles après lui, on tomberait dans cette erreur
dans laquelle on n'était point de son temps. Il semble
donc que Vitruve veuille faire entendre que le fronton
de l'ordre Toscan a une proportion particulière. C'est
pourquoi je crois qu'il a voulu dire l'ordre Toscan étant
plus ferme et plus durable que les autres par la propor¬
tion de ses colonnes, il demandait à avoir aussi dans
son toit une disposition avantageuse à la solidité par
cette élévation du faîtage, qui diminue la poussée des
forces, dont tout le toit est soutenu, et qui donne une plus
grande facilité à l'écoulement des eaux. Turnèbe, qui a
entendu comme nous par TERTIARIUM, une chose dont une
partie est le tiers du tout, applique ce mot à la saillie du
toit qu'il dit devoir être la troisième partie de tout le toit;
ce qui est sans raison, ce me semble, parce que la gran¬
deur des saillies n'a que faire d'être proportionnée au
toit, mais bien à la hauteur du mur qui demande à être
couvert par une plus grande saillie, plus il est haut,
ce qui n'est point nécessaire à un grand toit qui jette
son eau plus loin, plus il est grand, à cause que la quan¬
tité qu'il en amasse et la longueur de son cours la
font tomber avec assez d'impétuosité pour n'avoir pas
besoin d'une grande saillie pour cela.
(1) Les Temples qui n'araient que l'aile, c'est-à-dire,