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LIVRE III.
se voit au temple de la Fortune Equestre (1) auprès du théâtre de pierre (2)
et en plusieurs autres édifices (4).
Ces deux manières ont plusieurs inconvénients: d'abord lorsque les dames
vont au temple pour faire leurs prières, elles ne peuvent passer par les en-
trecolonnements en se tenant par la main, à moins de se placer à la suite les
unes des autres; ensuite le peu d'espace qu'il y a entre les colonnes intercepte
la vue à travers les portes et empêche de voir les images des Dieux, et rend
itidois
presque impossible de pouvoir circuler autour du temple.
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PLANCHE XV.
1u1 1110h
sl
(A) Cette planche contient les deux premières espèces de Disposition des colonnes dans les
bâtiments; savoir : le PYCNOSTYLE (Fig. 1) et le SYSTYLE (Fig. 2) ; les autres espèces sont dans
la planche suivante.
On a appliqué les différents Ordres à ces différentes Dispositions afin d'établir plus d'analogie
entre la force des colonnes et l'espace qu’elles ont entre elles. Ainsi, on a placé l'ordre Corin¬
thien, dont les colonnes sont les plus sveltes, dans la disposition Pycnostyle, où leur force est
augmentée en raison de leur rapprochement les uns des autres. Pour le Systyle où les entreco¬
lonnements sont un peu plus élargis, on a appliqué l'ordre lonique dont les colonnes sont un
peu plus fortes.
Pour rendre plus sensible à la vue le changement de proportion que produit la différence
d’entrecolonnement, on a eu le soin, dans ces deux figures, de donner la même hauteur aux co-
lonnes.
ment des bases loniques et Corinthiennes ne va que
jusqu'à la troisième partie du diamètre : et Vitruve
même ne donne au débordement de la base lonique,
au chap. 3 de ce livre, que la quatrième partie et une
huitième de la quatrième du diamètre. Ceci est encore
éclairci dans les notes sur le chapitre qui suit.
(1) On trouve dans Tacite que sous Tibère les Che¬
valiers Romains firent un vœu à la Fortune Equestre, et
que, parce qu'il n'y avait point de temple de ce nom a
Rome, ils furent rendre leurs vœux à Antium. Ceux
qui ne veulent pas que Vitruve ait été du tems d'Au¬
guste allèguent cet endroit de Tacite, comme s'il si¬
gnifiait que le Temple de la Fortune Equestre, dont Vi¬
truve parle, ayant été bâti depuis Tibère, il faut que
Vitruve soit long- tems depuis Tibère. Mais toul
ce qu'il y a de critiques demeurent d'accord qu'ily
avait à Rome un temple de la Fortune Equestre du
tems d'Auguste. Quelques-uns croient qu'il y a faute
dans Tacite, qui est un auteur dont le texte est pres¬
qu'aussi corrompu que celui de Vitruve, et que dans
Tacite, au lieu de Fortuna Equestris, il faut lire Se¬
questris, c'est-à-dire quœ media est inter bonam et
malam fortunam, de même que pax sequestra, dans
Virgile, signifie inducias quae medice sunt inter pacem
et bellum : y ayant apparence que cette faute vient de
l'ignorance des copistes de Tacite, qui ont jugé qu'un
vœu fait par des chevaliers à la Fortune devait être à
la Fortune Équestre, et qui ne savaient pas qu'il y avait
alors un temple de la Fortune Équestre à Rome. Au
reste, il paraît par cet endroit de Vitruve que ce que
Pyrrho Ligori a dit dans ses paradoxes n'est pas vrai
savoir : que tous les temples de la Fortune étaient
ronds ; car il est certain que celui dont il est ici parle
était carré.
(2) Les théâtres anciennement ne se bâtissaient que
de bois, et ne servaient qu'une fois, de même que les
échafauds que nous faisons dans nos cérémonies. Pom¬
pée fut le premier qui fit bâtir un théâtre de pierre; et