PRÉFACE
siècle en siècle à la masse des connaissances acquises, et contribué par la a
faire parvenir les arts et les sciences au point de perfection où déjà ils étaient
arrivés de son temps.
Il cite d’abord comme lui ayant été d’un grand secours, les traités de Thalés,
de Démocrite, d’Anaxagore, de Xénophanes, de Platon, d’Aristote et d’autres
philosophes qui avaient laissé des écrits sur la physique, l’histoire naturelle,
les mœurs et la législation; il fait une autre nomenclature des auteurs qui avaient
traité de l’ordonnance des temples, de la disposition des bâtiments publics, de la
proportion des colonnes et de leurs ornements, de l'art de faire les décorations
de théâtre, les machines, etc., etc., et il compare ces écrivains à des sources
abondantes auxquelles il a pu aller puiser, et qui lui ont facilité la composition
de son ouvrage, ayant trouvé une infinité de choses toutes préparées.
En effet, l'ouvrage de Vitruve, le seul sur l’architecture qui de son temps soit
parvenu jusqu’à nous, traite de toutes ceschoses, et de beaucoup d’autres encore;
car il pose des principes de morale en disant les qualités que doit avoir un archi¬
tecte ; il traite ensuite de l'espèce et des propriétés des matériaux naturels, tels
que les bois, les pierres, les sables, les terres, etc., ainsi que de la manière de les
préparer et de les employer. Il enseigne le secret de composer les matéridux
artificiels; il fait connaître les différents genres de constructions, et entre dans
les plus grands détails sur les proportions et les dispositions des temples, et de
tous les bâtiments publics et particuliers, depuis l'ordonnance du Forun jusqu'à
la disposition intérieure de chaque pièce de l'appartement d'une habitation privée.
Enfin, la Manière de trouver l'eau, de la conduire, de la niveler, de s'en servir
comme force motrice; la Mécanique tant dans son application pour la construc¬
tion que pour l'attaque et la défense des places; l'Astronomie, la Gnomonique
et la Musique, il reproduit dans son œuvre tout ce qui de son temps était separe
dans une infinité de traités différents qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous.
L'ouvrage de Vitruve est donc une œuvre immense pour l'époque où il fut
publié, et de nos jours encore il est du plus grand intérêt, aussi a-t-il éte tra¬
duit dans toutes les langues. Reproduit dix fois en latin, sans compter les reim-